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Routes dégradées : le manque d'entretien mis en cause
09/08/2018
Routes dégradées : vétusté et conditions météorologiques
Le problème des routes dégradées sur le territoire français est d'autant plus inquiétant que nous sommes en plein milieu des vacances estivales. Deux bureaux suisses, Nibuxs et IMDM, sous la responsabilité de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, ont mené leur enquête. L'objectif : aider l'état français dans sa stratégie d'entretien du réseau routier dans les 20 ans à venir.Bien que les routes non-concédées ne représentent "que" 12000km (soit 1.2% du réseau global), ces portions accueillent chaque jour 18.5% du trafic. De part ce trafic intense et le manque d'entretien, ces routes sont donc très sollicitées et se dégradent plus rapidement que le réseau autoroutier par exemple.Mais les enseignements de ce rapport sont malheureusement applicables à l'ensemble du réseau routier français. Les infrastructures comme les équipements de signalisation se dégradent. Les routes représentent un support important de l'activité économique d'un pays, et cela risque d'engendrer des problèmes de compétitivité.M. Pierre Calvin, président de Routes de FranceLe climat jour également un rôle important dans la conservation du réseau routier. Fortes chaleurs, hivers rigoureux et intempéries ont jusqu'à présent endommagé 2040km de chaussée et un peu plus de 3800 ponts sont à réparer.En effet, les conditions climatiques endommagent à la fois la surface du réseau routier, mais également la structure même des chaussées (infiltration d'eau, gel, etc.). Ce ne sont pas les seuls éléments à prendre en considération toutefois. En effet, la recrudescence du trafic des poids lourds a également son lot de conséquences sur le réseau.
Entretien des chaussées : réparation ou prévention ?
Chaque année, on estime les dépenses de l'État pour l'entretien du réseau routier à 666 millions d'euros par an. Bien que variable d'une année sur l'autre, cette somme reste néanmoins insuffisante pour contrer la vétusté des routes. De plus, certaines portions du réseau sont privilégiées, telles que le Sud au détriment du Nord et de l'Est.Qui plus est, les actions curatives coûtent toujours plus cher que le traitement préventif. Encore une fois, on se retrouve au pied du mur et c'est uniquement à cet instant que les choses daignent bouger, au lieu d'anticiper la dégradation usuelle.Pourtant, mettre en place un plan préventif est indispensable mais s'avère être nettement plus compliqué que prévu. En outre, il est obligatoire d'assurer la sécurité des usagers malgré les travaux, mais le réseau routier connaît également des sections sensibles et très fréquentées, ne permettant pas toujours de mettre en place ce type d'actions.En 2017, 29% des routes non-concédés sont déjà fortement dégradées et 6% des ponts impraticables. Si aucune action n'est menée, on estime que 62% des chaussées seront dégradées et, selon la tendance actuelle, on tend vers ces chiffres aux alentours de 2037."L'entretien annuel des routes coûte 12 à 13 milliards d'euros, mais leurs recettes se chiffrent à 40 milliards chaque année", précise Pierre Calvin. "Cette somme part dans les caisses de l'Etat, mais elle n'est pas affectée à la maintenance des infrastructures... Faut-il alors passer à un système de vignettes pour les poids lourds ? Mettre en place des péages urbains ? Augmenter le nombre de concessions ? Les autoroutes concédées sont payantes, mais le péage permettant de financer l'entretien, elles sont en bien meilleur état que le réseau non-concédé."
Publié dans: Aménagement urbain